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La mastication chez le chien : un besoin vital souvent oublié

  • 13 oct.
  • 28 min de lecture

La mastication fait partie des besoins fondamentaux du chien, pourtant souvent négligés. Découvrons ensemble pourquoi mastiquer est bien plus qu’un simple plaisir.


 “Curieux de nature, le chien explore aussi le monde avec sa bouche.”
“Curieux de nature, le chien explore aussi le monde avec sa bouche.”
  1. Introduction

  2. Qu'est ce que le besoin masticatoire ?

  3. Les origines de la mastication

  4. Les bénéfices de la mastication

  5. Risques et précautions

  6. Comment choisir une mastication adaptée ?

  7. Le pouvoir du choix : laisser le chien décider

  8. Des mastications disponibles à tout moment

  9. Consignes de sécurité et prévention

  10. Exemples de mastications recommandés

  11. Comment introduire de nouvelles mastications ?

  12. Quand le besoin de mastication est-il le plus fort ?

  13. Reconnaître les signaux liés au besoin de mâcher

  14. La mastication dans une approche éducative respectueuse

  15. Conclusion : redonner sa place a un besoin vital


 “Derrière chaque mastication, un vrai besoin biologique à respecter.”
“Derrière chaque mastication, un vrai besoin biologique à respecter.”
  1. Introduction


Mastiquer, pour un chien, ce n’est pas un simple passe-temps. C’est un besoin vital, profondément ancré dans sa nature. Pourtant, ce besoin est encore souvent méconnu ou mal interprété : beaucoup d’humains associent la mastication à un jeu, à une friandise ou à une façon d’occuper le chien en leur absence.


En réalité, la mastication joue un rôle essentiel dans l’équilibre physique, émotionnel et mental du chien. Elle lui permet de s’apaiser, de canaliser ses émotions, de libérer les tensions et de maintenir une bonne santé globale.


Lorsque ce besoin n’est pas comblé, le chien cherche d’autres moyens d’expression : mordillements, destructions, agitation, frustration… Autant de signaux qui traduisent un manque de régulation naturelle.


Cet article a pour objectif d’aider à comprendre l’importance de la mastication, de savoir comment y répondre de manière adaptée et sécurisée, et de replacer ce comportement instinctif à la place qu’il mérite : celle d’un besoin fondamental, au cœur du bien-être du chien.


  1. Qu'est-ce que le besoin masticatoire ?


La mastication n’est pas un simple comportement d’occupation : c’est un besoin biologique essentiel, au même titre que dormir, explorer, interagir ou se nourrir.


Chez le chien, mastiquer répond à une fonction naturelle d’autorégulation physique et émotionnelle. En mâchant, le chien stimule des zones cérébrales impliquées dans la détente et la concentration. Ce processus libère notamment des endorphines, ces hormones du bien-être qui participent à l’apaisement et à la satisfaction.


Sur le plan comportemental, la mastication permet de :


  • Canaliser une énergie interne (excitation, frustration, stress).

  • S’apaiser après une émotion forte ou une activité stimulante.

  • Occuper sainement un moment de calme ou d’attente.

  • Explorer et découvrir, car le chien appréhende le monde aussi par sa bouche.


C’est un besoin présent chez tous les chiens, mais son intensité varie selon plusieurs facteurs :


  • L’âge : qu’il soit chiot, adulte ou âgé, le chien mastique avant tout pour se réguler.

    Les chiots mastiquent aussi pour soulager leurs gencives et découvrir leur environnement ; les adultes à canaliser les émotions du quotidien ; les chiens âgés à maintenir une activité apaisante, source de confort et de détente.

  • Les préférences individuelles : certains chiens apprécient les mastications plus résistantes, non pas à cause de leur morphologie, mais selon leur personnalité, leur sensibilité et la façon dont ils prennent plaisir à l’effort ou à la persévérance.

    Par exemple, chez certains chiens :

    - Mastiquer longtemps, ronger, “travailler” une texture solide est plaisant — ils aiment le défi, la sensation d’usure, le “travail de mâchoire”.

    - Pour d’autres, c’est fatigant ou peu motivant — ils préfèrent des mastications plus tendres, plus gratifiantes rapidement.

  • Le tempérament : les chiens sensibles, anxieux, émotifs ou très actifs utilisent la mastication comme une véritable soupape émotionnelle.


Priver un chien de ce comportement, c’est lui retirer un moyen naturel de gestion de ses émotions. À l’inverse, lui permettre de mastiquer régulièrement, c’est soutenir son équilibre global et renforcer son bien-être au quotidien.


  1. Les origines de la mastication


L’origine du chien reste encore sujette à débat.

Les recherches génétiques et archéologiques tendent à montrer que le chien et le loup partagent un ancêtre commun, aujourd’hui disparu.

Le chien ne descend donc pas du loup actuel, mais d’une lignée distincte issue d’un canidé ancestral ayant divergé il y a plusieurs dizaines de milliers d’années.


Chez ces anciens canidés, la mastication n’était pas un loisir, mais un comportement vital lié à la survie et à la régulation :


  • Consommer et fragmenter la nourriture : détacher la viande, broyer les os, extraire la moelle.

  • Occuper les temps d’attente entre deux chasses, en mâchonnant des morceaux coriaces.

  • Favoriser l’apaisement après une activité intense : mâcher aide le système nerveux à passer d’un état d’alerte à un état de détente.

  • Entretenir la dentition et la musculature de la mâchoire, nécessaire à la survie.


Ce comportement ancestral s’est transmis à nos chiens domestiques.

Même s’ils n’ont plus besoin de chasser, leur cerveau et leur système émotionnel gardent les mêmes mécanismes de régulation.

Mastiquer reste une activité profondément naturelle, un moyen pour le chien de retrouver équilibre, calme et satisfaction.


  1. Les bénéfices de la mastication


La mastication est bien plus qu’un simple moyen d’occuper le chien : c’est une activité de régulation globale, qui agit à la fois sur le corps, le cerveau et les émotions.


Mastiquer permet au chien de retrouver un équilibre interne, comparable à ce que la respiration profonde ou la relaxation procurent à l’humain.


Mastiquer apaise, recentre et favorise la détente du chien. Ici, le plaisir de “travailler” une texture participe à la régulation émotionnelle.
Mastiquer apaise, recentre et favorise la détente du chien. Ici, le plaisir de “travailler” une texture participe à la régulation émotionnelle.

□ Bien-être mental et émotionnel


Lorsque le chien mastique, son cerveau libère plusieurs substances chimiques favorables à la détente :


  • les endorphines, qui apaisent la douleur et procurent une sensation de plaisir ;

  • la dopamine, associée à la satisfaction et à la motivation ;

  • et la sérotonine, qui stabilise l’humeur et réduit le stress.


Des études comportementales (notamment Pereira et al., 2014) ont montré que la mastication régulière entraîne une diminution du rythme cardiaque, une meilleure récupération émotionnelle après un stress, et un comportement plus stable et attentif.


En d’autres termes, mastiquer aide le chien à redescendre émotionnellement après une excitation, une peur, une rencontre ou un apprentissage.

C’est un outil naturel d’auto-apaisement et un moyen de libérer la tension accumulée.


□ Santé bucco-dentaire


Le frottement mécanique exercé par la mastication :


  • réduit la plaque dentaire et le tartre,

  • stimule les gencives,

  • favorise la circulation sanguine buccale,

  • et contribue à une haleine plus saine.


Bien que cela ne remplace pas un suivi vétérinaire, proposer régulièrement des mastications naturelles aide à entretenir la santé bucco-dentaire de manière physiologique.


□ Santé physique et hormonale


Mastiquer mobilise les muscles de la mâchoire, du cou et même du dos, tout en stimulant la salivation, bénéfique à la digestion.


Mais la mastication agit aussi sur le système nerveux parasympathique, celui qui intervient dans les phases de repos et de récupération.

C’est ce mécanisme qui explique pourquoi un chien détendu après avoir mâché respire plus calmement, se couche, baille, ou s’endort.


En masticant, le chien entre littéralement dans un état de relâchement corporel et émotionnel.


□ Prévention des comportements indésirables


Un chien dont le besoin de mastication est satisfait est un chien plus calme et plus stable.

Lorsqu’il ne peut pas mastiquer, il cherche souvent à compenser :


  • en détruisant des objets,

  • en mordillant les mains ou les vêtements,

  • ou en développant des comportements répétitifs (léchages, grattages, etc.).


Proposer des mastications adaptées, c’est donc prévenir plutôt que corriger :

on réduit la frustration, on canalise l’énergie, et on favorise la détente émotionnelle.


□ En résumé :


La mastication agit comme une valve de décompression naturelle.

Elle calme le corps, apaise le mental, stabilise les émotions et renforce la capacité du chien à vivre sereinement dans son environnement humain.


  1. Risques et précautions


La mastication est bénéfique, mais elle n’est pas dénuée de risques si elle est mal encadrée ou si le support proposé n’est pas adapté.

L’objectif n’est pas de faire peur, mais d’apprendre à choisir et observer avec discernement, pour garantir la sécurité et le bien-être du chien.


Les risques physiques


  • Supports trop durs : cornes épaisses, gros os, peuvent provoquer des fêlures ou fractures dentaires

  • Os cuits ou chauffés : dangereux, car ils se cassent en éclats tranchants, risquant une perforation ou occlusion digestive.

  • Morceaux avalés trop gros : risques d’étouffement ou d’ingestion de corps étrangers.

    Toujours adapter la taille à la morphologie et au mode de mastication du chien.


⚠️ Les produits industriels : un faux bon choix


On trouve encore, dans les rayons de supermarchés ou d’animaleries, une multitude de “friandises à mâcher”, “bâtonnets dentaires” ou “os à ronger” attractifs par leur prix ou leur packaging.

Pourtant, la plupart sont loin d’être naturels ni sûrs.


De nombreux produits :

  • contiennent des agents de blanchiment, des colles, des colorants artificiels et des conservateurs chimiques (BHA, BHT, propylène glycol, etc.) — certains étant potentiellement cancérigènes ;

  • sont fabriqués à partir de peaux animales décolorées et recollées sous haute température, altérant les protéines et rendant la digestion difficile ;

  • dégagent parfois une odeur chimique ou une texture anormalement lisse et brillante, signe de traitement industriel.


Les gros os de supermarché ne sont pas plus sûrs :


  • ils sont cuits, donc friables et dangereux pour le tube digestif ;

  • souvent trop durs (gros os de bœuf, fémurs, rotules) et peuvent provoquer des fractures dentaires ;

  • et ne sont pas charnus, donc sans réel intérêt nutritif ou comportemental.


En résumé : mieux vaut une mastication naturelle de qualité, même un peu plus coûteuse, qu’un produit industriel attrayant mais risqué.

Un bon repère : moins la mastication semble “parfaite”, plus elle est naturelle.


Les risques comportementaux et émotionnels


  • Frustration : proposer une mastication trop dure, trop rare ou qu’on retire trop vite peut créer de la frustration et altérer la relation de confiance.

  • Compétition : dans les foyers multi-chiens, il peut y avoir tension ou protection de ressource.

    Prévoir un espace calme et séparé pour chacun.

  • Pression humaine : vouloir “contrôler”, “donner” puis “reprendre” la mastication peut générer stress ou méfiance.

    Mieux vaut laisser le chien tranquille pendant qu’il mâche, pour qu’il vive ce moment comme un temps d’apaisement personnel et de détente émotionnelle.


Les risques digestifs


Certains chiens peuvent être sensibles à certaines protéines animales (porc, bœuf, poulet…).

Il est donc important de :


  • introduire les nouvelles mastications progressivement,

  • observer les réactions (selles molles, ballonnements, refus, grattages),

  • et ajuster selon la tolérance individuelle.


En résumé


Proposer des mastications, oui — mais avec observation, bienveillance et cohérence.

Chaque chien est différent : il revient à l’humain de s’adapter à ses besoins, sa santé, sa morphologie et son état émotionnel.

Mastiquer doit toujours être un moment de plaisir, jamais une source d’inconfort ou de contrainte.


  1. Comment choisir une mastication adaptée ?


Toutes les mastications ne se valent pas : certaines sont idéales pour le chien, d’autres peuvent être source d’inconfort ou de danger.

Choisir la bonne mastication, c’est trouver l’équilibre entre sécurité, intérêt et plaisir, tout en tenant compte des besoins propres à chaque individu.


Adapter à l’individu


Chaque chien est unique.


Avant de choisir, il faut prendre en compte :


  • L’âge : les chiots ont besoin de textures souples ; les adultes peuvent mâcher plus ferme ; les séniors préfèrent des matières plus tendres et digestes.

  • La taille et la force de mâchoire : adapter le gabarit de la mastication pour éviter tout risque d’ingestion.

  • L’état de santé : surveiller les chiens ayant des problèmes dentaires, digestifs ou une sensibilité alimentaire.

  • Le tempérament : un chien excité préférera parfois un support plus résistant qui demande de la concentration ; un chien sensible, au contraire, une mastication douce et rassurante.


Une mastication adaptée est celle que le chien peut mâcher confortablement, sans forcer et sans s’énerver.


Texture et dureté


La texture doit offrir de la résistance, mais pas au point de provoquer de la douleur ou de la frustration.


Les textures idéales sont :


  • semi-dures à fibreuses (peaux, tendons, racines, fromages de yack durcis),

  • ou souples pour les chiots, séniors et chiens sensibles.


Composition et origine


Privilégier toujours :


  • des produits 100 % naturels, sans additif ni conservateur ;

  • des matières premières identifiables (ex. : peau de bœuf séchée, racine de bruyère, nerf de bœuf, fromage de yack) ;

  • des fabrications artisanales ou européennes, de préférence issues d’un séchage lent et à basse température.


Éviter :


  • les produits blanchis, collés, colorés ou “aromatisés” chimiquement ;

  • les mastications d’origine inconnue ou importées à bas coût.


Durée, diversité et disponibilité


Le chien devrait pouvoir mastiquer quand il en ressent le besoin, comme il irait se reposer, s’isoler ou s’hydrater.

C’est un comportement d’autorégulation qui doit rester libre et accessible.


Il est donc important de proposer :


  • Des mastications solides et durables en libre accès (H24)


Ce sont les supports “de fond”, disponibles à tout moment, pour que le chien puisse s’apaiser ou se recentrer de lui-même.

Exemples : bois de cerf, corne de buffle, corne de mouton, racine de bruyère, bois d’olivier.


⚠️ Ces mastications doivent être sûres, non friables et adaptées à la taille du chien, afin d’éviter tout risque de blessure ou d’ingestion.


  • Des mastications à durée variable, proposées régulièrement


Elles permettent de répondre à d’autres besoins : détente, plaisir, digestion, retour au calme après stimulation émotionnelle, etc.

Exemples : tendons, nerfs, peaux séchées, sabots, fromage de yack, etc.


Proposer différentes durées (courtes, moyennes, longues) permet d’entretenir l’intérêt et de respecter les fluctuations naturelles du besoin masticatoire.


En résumé :

L’idée n’est pas de contrôler, mais d’offrir la possibilité.

Certains chiens auront envie de mâchonner plusieurs fois par jour, d’autres rarement : l’important est qu’ils aient le choix et la liberté d’y accéder selon leurs besoins du moment.


Environnement et contexte


Le lieu et le moment jouent un grand rôle dans la qualité de la mastication :


  • proposer dans un endroit calme, familier et sécurisant, sans passage ni bruit ;

  • éviter d’imposer la mastication : le chien doit pouvoir accepter ou refuser librement ;

  • pour les foyers multi-chiens : chacun sa zone, pour éviter les tensions.


Mastiquer n’est pas une activité dirigée par l’humain, mais un moment de recentrage et de détente.


□ En résumé


Une bonne mastication est :


  • naturelle, identifiable et adaptée au profil du chien ;

  • sûre, ni trop dure ni friable ;

  • proposée dans le calme, avec liberté et observation.


Le bon choix n’est pas universel : il dépend du chien, de son état émotionnel et de sa relation à la mastication.

Le rôle de l’humain est d’accompagner, observer et ajuster, non de décider à sa place.


  1. Le pouvoir du choix : laisser le chien décider


L’un des plus beaux cadeaux qu’on puisse offrir à un chien, c’est le choix.

Pouvoir décider ce qu’il préfère mastiquer, quand et combien de temps, est bien plus qu’un confort : c’est une expérience d’autonomie et de confiance.


Dans la nature, un canidé ne mâche pas par hasard : il choisit une texture, une odeur, un goût, selon son besoin du moment.

Nos chiens domestiques conservent cette même capacité d’écoute interne.

Leur permettre de choisir, c’est reconnaître leur individualité et respecter leurs ressentis.


Varier les textures et les formes stimule la curiosité du chien et maintient l’intérêt des mastications dans le temps.
Varier les textures et les formes stimule la curiosité du chien et maintient l’intérêt des mastications dans le temps.

Pourquoi le choix est si important


Donner plusieurs types de mastications et laisser le chien aller vers celle qui l’attire permet :


  • d’observer ses préférences naturelles (odeur, texture, matière) ;

  • de répondre à ses besoins émotionnels du moment (calme, frustration, ennui, besoin de se recentrer) ;

  • de renforcer la confiance : le chien comprend qu’il peut agir selon ses ressentis, sans pression ni contrainte.


Ce libre choix contribue directement à la sécurité émotionnelle du chien.

Un animal qui a la possibilité d’exprimer ses besoins et d’y répondre lui-même développe une meilleure gestion de ses émotions, une plus grande stabilité et une relation plus équilibrée avec son humain.


Laisser le chien choisir : un excellent moyen de renforcer sa confiance et son autonomie
Laisser le chien choisir : un excellent moyen de renforcer sa confiance et son autonomie

Observer pour mieux comprendre


Quand plusieurs mastications sont disponibles, il devient passionnant d’observer :


  • le moment où le chien s’y intéresse,

  • la durée qu’il y consacre,

  • et le type de support qu’il privilégie.


Ces observations offrent de précieuses informations sur l’état émotionnel et les besoins internes du chien :

certains se tourneront vers des mastications dures pour décharger une tension, d’autres vers des textures souples pour s’apaiser plus doucement.


En résumé


Le choix est une forme de communication.

Offrir plusieurs mastications, c’est donner une voix au chien, c’est lui permettre d’être acteur de son bien-être,

et c’est renforcer une relation fondée sur la confiance, la coopération et la compréhension mutuelle.


  1. Des mastications disponibles à tout moment


Tout comme un chien doit pouvoir se reposer, boire ou s’isoler quand il en ressent le besoin,

il devrait aussi pouvoir mastiquer librement, sans attendre qu’on lui en donne la permission.


La mastication est une activité d’autorégulation émotionnelle.

Elle permet au chien de gérer ses tensions internes, d’apaiser un inconfort, de s’occuper calmement ou simplement de se détendre.

Pour qu’elle remplisse ce rôle, elle ne doit pas dépendre d’un “moment choisi” par l’humain, mais rester accessible à tout instant, comme un outil d’équilibre.


Proposer des mastications sûres et accessibles à tout moment permet au chien de s’autoréguler librement.
Proposer des mastications sûres et accessibles à tout moment permet au chien de s’autoréguler librement.

Pourquoi la disponibilité permanente est essentielle


Un chien qui a accès à des mastications solides et sûres apprend à se réguler seul.

Il n’a plus besoin d’attendre qu’on lui propose une activité ou une récompense : il agit selon son propre rythme, ce qui renforce son autonomie et sa stabilité émotionnelle.


Cette liberté contribue aussi à :


  • diminuer la frustration et l’ennui,

  • réduire les comportements de destruction ou de substitution,

  • favoriser le calme et la confiance dans son environnement.


Comment mettre cela en place


Il est possible de laisser à disposition permanente quelques mastications solides et durables :


  • bois d’olivier,

  • bois de cerf,

  • cornes de buffle ou de mouton,

  • racine de bruyère,

  • bois de caféier.


⚠️ Ces supports doivent être :


  • adaptés à la taille du chien,

  • non friables,

  • inspectés régulièrement (remplacés dès qu’ils deviennent trop petits ou présentent des éclats),

  • et placés dans un environnement calme où le chien peut les utiliser sans être dérangé.


Et si le chien n’y touche pas ?


Ne pas s’inquiéter : comme pour le repos, certains moments de la journée ne s’y prêtent pas.

L’important est que la possibilité existe.

Un chien qui sait qu’il peut mastiquer quand il veut se sentira plus serein, même s’il n’en profite pas immédiatement.


En résumé


Laisser des mastications disponibles en permanence, c’est offrir au chien la liberté de répondre à ses besoins fondamentaux par lui-même.

C’est reconnaître sa capacité à se réguler, à choisir, à s’écouter.

Un petit geste simple, mais qui change profondément la qualité de vie du chien et la relation qu’on construit avec lui.


  1. Consignes de sécurité et prévention


La mastication est un formidable outil de bien-être, mais comme toute activité naturelle, elle mérite un cadre réfléchi et sécurisant.

L’objectif n’est pas de “surveiller” le chien en permanence, mais de prévenir les risques tout en respectant son intimité et son autonomie.


Ne jamais retirer une mastication de force


Il est essentiel de laisser le chien tranquille lorsqu’il mâche.


Chercher à lui reprendre ou à le déranger pendant ce moment peut générer :


  • de la méfiance,

  • une protection de ressource,

  • voire un refus futur de mastiquer en présence de l’humain.


Ce moment doit être vécu comme un instant de détente et de sécurité, non comme une situation de tension.

Si un retrait est nécessaire (mastication abîmée, petit morceau avalable), il vaut mieux procéder par un échange calme : proposer autre chose d’équivalent, ou simplement attendre que le chien s’en désintéresse.


Observer, sans intervenir inutilement


L’observation est un excellent moyen d’apprendre à connaître le style de mastication de son chien.

Chaque individu a sa façon de faire : certains rongent lentement, d’autres mâchent intensément, d’autres alternent les pauses.

Cette lecture aide à adapter les supports et la durée, sans jamais imposer.


Adapter le lieu et les conditions


Installer le chien dans un endroit calme et familier, à distance des passages et sans sollicitation.

Cela évite la compétition, surtout dans les foyers multi-chiens.

Chaque chien devrait idéalement avoir son espace personnel, où il peut profiter de sa mastication sans craindre d’être dérangé.


Surveiller la taille et l’usure des supports


Même les meilleures mastications naturelles peuvent devenir dangereuses si elles s’usent mal.


  • Remplacez-les dès qu’elles deviennent trop petites (risque d’ingestion complète).

  • Vérifiez régulièrement l’absence d’éclats tranchants ou de bords rugueux.

  • Évitez les textures trop dures (risque de fracture dentaire).


Choisir des produits sains et naturels


Privilégiez des mastications simples, naturelles, sans additifs ni colorants.

Évitez les produits trop blancs, brillants ou uniformes, souvent issus de procédés industriels chimiques.


Un bon repère : moins la mastication semble parfaite, plus elle est naturelle.


Respecter le rythme et les émotions du chien


Certains chiens n’aiment pas mastiquer sous le regard de l’humain ou dans le bruit.

Ne pas insister, ne pas “inviter” ou “forcer” : la mastication doit rester une activité choisie et apaisante. C’est un espace de recentrage émotionnel, pas un exercice imposé.


En résumé


Sécurité et respect vont toujours de pair.

Proposer un cadre bienveillant, c’est :


  • garantir la sécurité physique,

  • soutenir la sérénité émotionnelle,

  • et préserver la relation de confiance entre l’humain et le chien.


Une mastication bien vécue est une mastication libre, calme et respectée.


  1. Exemples de mastications recommandés


Il existe une grande diversité de mastications naturelles, animales ou végétales.

Elles n’ont pas toutes la même fonction : certaines répondent à un besoin d’apaisement, d’autres à une envie d’occuper ou de soulager une tension.

L’important n’est pas de trouver la meilleure, mais celle qui correspond au chien, à son âge, à sa santé, à sa manière de mâcher et à son état émotionnel du moment.


Les mastications végétales


Les mastications d’origine végétale sont solides, inodores et durables.

Elles peuvent être laissées en libre accès sans risque majeur et conviennent particulièrement à l’autonomie du chien.


Exemples :


  • Bois d’olivier, bois de caféier, bois de cerf ou de daim,

  • Racine de bruyère (plus fibreuse et odorante, très attractive pour beaucoup de chiens).


Ces supports sont parfaits pour une disponibilité permanente.

Ils permettent au chien de mastiquer quand il en ressent le besoin, sans danger d’ingestion et sans apport calorique.

Ils sont particulièrement adaptés aux chiens adultes ou déjà habitués à mastiquer calmement.


⚠️ Chez le chiot ou le chien âgé, privilégier des bois plus tendres pour éviter toute gêne dentaire.


Les mastications animales


Riches en protéines et en collagène, elles sont généralement plus appétentes et plus variées en textures.

Elles favorisent une mastication lente, participent au nettoyage naturel des dents et à la détente émotionnelle.


Exemples :

  • Peaux séchées (lapin, bœuf, cerf, sanglier) ;

  • Oreilles (de porc, de lapin, de bœuf) ;

  • Tendons, nerfs, queues, trachées, sabots ;


Adapter selon le profil du chien


Chaque chien est un individu à part entière.

Son âge, sa santé, sa morphologie, son tempérament et même son vécu influencent son rapport à la mastication : sa force, sa fréquence, sa façon de s’y investir et les textures qu’il apprécie.

Adapter les supports, c’est donc reconnaître cette singularité.


  • Le chiot : découvrir, explorer, soulager


Chez le chiot, la mastication est un comportement de découverte et de régulation.

Elle permet d’explorer le monde, de soulager la poussée dentaire et d’apprendre à gérer ses émotions.

C’est aussi un moment de recentrage, souvent après l’excitation du jeu ou une nouvelle expérience.


On privilégiera des textures souples et digestes :

oreilles de lapin ou de porc, trachées, tendons fins, petits morceaux de peau séchée, bâton de caféier, ou racine.


Ces supports permettent au chiot d’expérimenter sans risque, tout en renforçant sa mâchoire et sa coordination.

Ils peuvent aussi être proposés après une balade ou un apprentissage, pour favoriser le retour au calme.


⚠️ Éviter les bois durs, cornes ou produits trop résistants tant que les dents ne sont pas définitives.


  • Le chien adulte : entretenir, équilibrer, apaiser


Chez l’adulte, la mastication devient un outil d’équilibre émotionnel et physiologique.

Elle aide à maintenir la santé bucco-dentaire, à libérer les tensions accumulées et à se réguler après un effort mental ou physique.


On peut proposer une alternance entre supports solides et plus digestes :

bois d’olivier, racine de bruyère, peau de bœuf, tendons, fromage de yack, sabots, queues séchées...


Ces mastications peuvent être adaptées au moment de la journée :

☆ une racine ou un bois pour l’autonomie,

☆ une peau ou un tendon pour le calme après une activité,

☆ un fromage de yack pour une période d’attente ou d’absence.


  • Le chien senior : douceur et confort


Avec l’âge, la dentition et la force de mâchoire diminuent, mais le besoin de mastiquer reste présent.

Il contribue à apaiser, stimuler la salivation, et maintenir une activité mentale douce.


On choisira des mastications souples et tendres, faciles à mâcher :

peaux fines de lapin, tendons, nerfs, trachées, ou racines.


Ces supports gardent tout leur intérêt comportemental sans créer d’inconfort.

Ils participent à la détente et préviennent la frustration liée à la diminution des activités physiques.


  • Le chien sensible, anxieux ou émotif


Chez ces chiens, la mastication agit comme une véritable soupape émotionnelle.

Mastiquer lentement aide à libérer les tensions, à diminuer le rythme cardiaque et à apaiser le système nerveux.


On privilégiera des matières douces et naturelles :

oreilles, peaux poilues (plus longues à mâcher), tendons, racine de bruyère, ou même un bois léger.


Proposer ces mastications dans un endroit calme et familier, sans passage ni bruit, renforce leur effet apaisant.

Elles peuvent devenir un repère sécurisant, comme un “rituel de recentrage”.


  • Le chien en surpoids


Pour ces chiens, la mastication reste essentielle, car elle procure un plaisir sans dépense énergétique excessive.

Il suffit d’adapter le type de support pour éviter les excès caloriques.


On optera pour des mastications maigres ou végétales : bois de cerf, bois d’olivier, bois de caféier, bois de vigne, racine, peau de lapin/cheval/agneau, oreilles de boeuf, tendon fin, trachée, sabots de bœuf/veau, queue de bœuf...

Éviter les sabots fourrés, peaux épaisses de porc, plus grasses et difficiles à digérer.


La mastication aide aussi à combler le besoin d’activité tout en favorisant la détente, sans passer par l’alimentation.


  • Le chien allergique ou à intolérances multiples


Chez certains chiens, les allergies alimentaires concernent plusieurs protéines animales, voire toutes, y compris le poisson comme le saumon.

Dans ces cas, il est tout à fait possible de proposer des mastications végétales — totalement dépourvues de protéines animales.


Exemples :


Bois d’olivier, bois de caféier, bois de vigne,


Racine de bruyère (très odorante et stimulante),


Lamelles végétales naturelles (patate douce, carotte ou panais séchés, 100 % sans additifs),


☆ Certains produits “vegan” naturels, à base d’amidon ou de légume compressé, sans arômes ni colorants.


Ces supports permettent aux chiens allergiques de mastiquer en toute sécurité, sans réaction cutanée ni digestive.

Ils sont aussi très utiles dans les périodes de restriction alimentaire stricte (régime vétérinaire ou test d’éviction).


Courtes, moyennes et longues : varier les durées pour nourrir le mental


Chaque type de mastication répond à une fonction différente.


  • Les mastications courtes (tendons, oreilles, peaux fines) sont idéales pour les moments de transition : après une balade, un jeu, une visite ou une émotion forte. Elles favorisent le retour au calme.


  • Les mastications moyennes (peaux épaisses, fromage de yack, sabots, racines légères) permettent au chien de s’occuper calmement, tout en libérant les tensions physiques.


  • Les mastications longues et solides (bois, cornes, racines dures) peuvent être laissées à disposition H24 pour favoriser l’autorégulation et le bien-être quotidien.


Varier les durées, les textures et les saveurs permet d’entretenir la motivation du chien et de répondre à ses besoins selon le moment : détente, régulation, occupation ou repos.


La corne de buffle : une mastication naturelle, durable et peu calorique, idéale pour les chiens qui ont besoin de mâcher longtemps sans excès de gras.
La corne de buffle : une mastication naturelle, durable et peu calorique, idéale pour les chiens qui ont besoin de mâcher longtemps sans excès de gras.

Progressivité et observation


  1. Commencer par des mastications souples et digestes,

  2. Observer la manière de mâcher (calme, précipité, intense),

  3. Adapter ensuite la dureté et la taille selon la facilité du chien.


Une bonne mastication est celle que le chien utilise longtemps, calmement, sans s’énerver ni s’épuiser.


À éviter absolument


  • Les os cuits (friables et dangereux).

  • Les produits industriels “dentaires” (additifs, colles, blanchiment chimique).

  • Les peaux blanchies ou colorées.

  • Les cornes ou bois de mauvaise qualité (éclats, arêtes, fissures).


En résumé


Adapter la mastication, c’est bien plus que “choisir un objet” : c’est observer le chien, comprendre son besoin du moment et lui offrir le support juste.


Un chiot curieux, un adulte énergique, un sénior apaisé, un chien émotif ou gourmand — chacun vit la mastication à sa manière.

C’est en respectant cette individualité qu’on transforme une simple activité en outil d’équilibre, de confiance et de coopération.


  1. Comment introduire de nouvelles mastications


Chaque chien vit la mastication à sa manière.

Certains explorent calmement et prennent le temps de découvrir, d’autres s’excitent, rongent intensément ou abandonnent vite.

Introduire une nouvelle mastication n’est donc pas un simple “test” : c’est une observation comportementale à part entière, un moyen de mieux comprendre votre chien et ses besoins internes.


Introduire progressivement de nouveaux types de mastications permet au chien d’en explorer la texture et la résistance à son rythme.
Introduire progressivement de nouveaux types de mastications permet au chien d’en explorer la texture et la résistance à son rythme.

□ Introduire progressivement


Commencez par proposer la nouvelle mastication dans un moment calme, sans distraction ni excitation.

Laissez le chien venir à elle, la sentir, la toucher, la repousser s’il en a besoin.


Certains chiens mettent plusieurs jours avant de s’y intéresser : c’est normal.

Leur laisser ce temps, c’est déjà leur permettre de s’approprier l’objet à leur rythme.


Pour les chiens qui mastiquent intensément, limitez les premières séances à quelques minutes pour éviter :


  • l’usure prématurée,

  • une ingestion trop rapide,

  • ou une irritation des gencives.


Observer les réactions


Observez la posture, le regard, le rythme de respiration. Ces petits détails révèlent beaucoup sur la façon dont le chien vit sa mastication :


  • S’il mâche lentement, yeux détendus, c’est souvent un signe d’apaisement.

  • S’il s’acharne, s’agace ou s’interrompt fréquemment, la texture est peut-être trop dure, frustrante ou mal adaptée.

  • S’il abandonne après quelques minutes, c’est parfois le signe d’un désintérêt gustatif ou olfactif, pas d’un désintérêt pour la mastication elle-même.


Notez aussi les préférences : certaines odeurs ou textures déclenchent des comportements spécifiques (curiosité, excitation, concentration, calme).


Adapter selon le profil


  • Chiots : commencer par des matières tendres et digestes (oreilles, tendons fins, racines légères).

  • Adultes : varier les résistances pour entretenir la motivation et la musculature.

  • Seniors : éviter les supports durs, privilégier les textures souple.

  • Chiens sensibles : proposer des matières douces, sans odeur forte, dans un lieu apaisant.


Ne pas hésiter à revenir temporairement à une texture plus facile si le chien se montre frustré ou s’éloigne.


Respecter la digestion


Les mastications naturelles, surtout animales, peuvent modifier légèrement le transit au début.

Introduisez-les progressivement :


  • une nouvelle mastication à la fois,

  • en laissant 24 h d’observation entre chaque nouveauté,

  • et en surveillant la consistance des selles ou d’éventuelles intolérances.


Si votre chien a un estomac sensible :


  • choisissez des mastications maigres (lapin, cheval, agneau),

  • évitez celles riches en collagène ou en gras (sabots fourrés, peaux épaisses de porc),

  • et proposez-les de préférence après un repas léger.


Créer une expérience positive


Laissez votre chien mastiquer dans un endroit où il se sent en sécurité.

Ne vous asseyez pas trop près, ne commentez pas, ne tendez pas la main.

Ce moment lui appartient : c’est un temps de calme, pas un exercice.


Si vous voulez instaurer un échange (par exemple pour récupérer une mastication usée), faites-le dans le respect : approchez calmement, proposez un troc équitable (autre objet, autre mastication) ou attendez qu’il se désintéresse.


Le but n’est pas d’apprendre à “donner” sa mastication, mais de montrer au chien qu’il peut faire confiance : que vous n'êtes pas une menace pour sa ressource.


En résumé


Introduire une nouvelle mastication, c’est :


  • respecter le rythme du chien,

  • observer sans intervenir,

  • adapter selon son profil et ses préférences,

  • surveiller la digestion,

  • et créer un cadre calme et sécurisant.


Une mastication réussie n’est pas celle qu’il “accepte” tout de suite, mais celle qu’il choisit, apprécie et retrouve avec plaisir.


  1. Quand le besoin de mastication est-il le plus fort ?


Le besoin de mastiquer n’est pas constant : il varie selon l’âge, l’état émotionnel, les expériences et les contextes de vie.

Certains moments du quotidien réveillent naturellement ce besoin, parce qu’ils génèrent une tension, une attente ou une excitation que le chien cherche à réguler.


Apprendre à repérer ces moments, c’est offrir au chien la possibilité de s’autoréguler avant que la tension n’explose sous une autre forme (aboiement, destruction, agitation…).


Chez le chiot : découvrir, faire ses dents, se calmer


Chez le chiot, la mastication est omniprésente.

Elle répond à la fois à un besoin physiologique (soulager les gencives pendant la dentition) et émotionnel (gérer les montées d’énergie, l’excitation ou la solitude).


Ce n’est pas une “bêtise” : un chiot qui mordille, ronge ou attrape tout ce qu’il trouve exprime un besoin.

Plutôt que d’interdire, on redirige vers des supports adaptés.


Moments clés :


  • après un jeu ou une balade, pour redescendre émotionnellement ;

  • lors des temps calmes à la maison ;

  • pendant les absences courtes, pour occuper sans frustration.


Chez le chien adulte : décharger, apaiser, se recentrer


Chez l’adulte, la mastication devient un outil de régulation émotionnelle.

Elle aide à décompresser, à se recentrer après une activité intense, ou à canaliser une émotion forte (excitante ou frustrante).


Beaucoup de chiens se mettent spontanément à mastiquer après une balade, une rencontre sociale, ou une situation émotionnellement chargée.


Moments clés :


  • après une promenade stimulante (rencontres, nouveaux lieux, émotions) ;

  • après une visite (vétérinaire, invités, événements) ;

  • avant ou pendant une période d’attente (absence, repos forcé, trajet).


Ces moments sont parfaits pour proposer une mastication de moyenne durée : peau séchée, tendon, fromage de yack…


En période de stress, de changement ou de solitude


Les périodes de changement (déménagement, arrivée d’un nouveau membre, modification de routine) réveillent souvent le besoin de mastiquer.

C’est une façon pour le chien de reconstruire un équilibre interne.


La mastication libère des endorphines, favorise la détente du système nerveux et participe au retour au calme après une émotion forte.


Moments clés :


  • lors d’une absence ou d’un isolement ;

  • après un stress (bruit, conflit, peur, émotion forte) ;

  • en période de convalescence ou de restriction d’activité.


Une mastication solide et durable laissée à disposition (racine, bois, corne) devient alors un véritable outil d’apaisement.


Chez le chien senior : apaiser et maintenir la vitalité


Le chien âgé conserve le besoin de mastiquer, même si sa fréquence diminue.

Cette activité contribue à maintenir sa vitalité mentale, sa salivation et son confort digestif, tout en favorisant la détente.


Moments clés :


  • après les repas (stimulation digestive) ;

  • en fin de journée, comme activité de transition vers le repos ;

  • lors des journées plus calmes ou pluvieuses.


Il est important d’adapter les textures : une racine ou une peau fine peut procurer le même plaisir sans douleur dentaire.


En lien avec les émotions


Observer le chien permet de repérer les émotions qui déclenchent le besoin de mastiquer :


  • la joie (excitation, retrouvailles) ;

  • la frustration (interdiction, attente) ;

  • l’incertitude (changement, nouveauté).


La mastication devient alors une réponse naturelle de régulation émotionnelle.

C’est un moyen pour le chien de revenir à un état d’équilibre, sans intervention humaine, sans friandise, sans contrainte.


En résumé


Le besoin de mastiquer augmente dans les moments de tension, de stimulation ou d’attente.


Proposer ou laisser à disposition un support adapté à ces moments permet au chien de :


  • se calmer par lui-même,

  • maintenir un équilibre émotionnel stable,

  • et renforcer sa confiance dans son environnement.


Une mastication bien placée au bon moment peut transformer une situation stressante en une expérience de détente et d’autonomie.


  1. Reconnaître les signaux liés au besoin de mâcher


Nos chiens communiquent sans mots, mais leurs comportements parlent pour eux.

La façon dont un chien mâche, s’acharne, délaisse ou protège sa mastication nous renseigne sur son état émotionnel du moment.

Observer ces signaux, c’est apprendre à reconnaître quand un besoin n’est pas comblé, quand la mastication apaise, ou quand elle devient source de tension.

Mastiquer, c’est un langage à part entière.


Signes qu’un chien a besoin de mastiquer


Certains comportements peuvent indiquer que le chien cherche à satisfaire son besoin masticatoire :


  • Mordille ou lèche fréquemment des objets, tissus, meubles ou parties de son corps ;

  • Attrape souvent des bâtons, cailloux, branches ou jouets lors des promenades ;

  • Cherche à mâchouiller après une émotion (excitation, frustration, peur, joie, solitude) ;

  • S’apaise difficilement après une activité, reste en tension ou agité longtemps ;

  • A tendance à voler des objets (chaussons, télécommande, peluche) ;

  • Présente des signes d’ennui ou de tension (halètements, tournis, aboiements, léchage répétitif).


Ces comportements ne sont pas des “bêtises” : ils traduisent un besoin mal comblé ou une recherche d’apaisement.


Signes d’une mastication positive et apaisante


Une mastication adaptée se reconnaît à la qualité du comportement du chien pendant et après :


  • Posture relâchée, respiration lente et régulière ;

  • Regard doux, mâchoire fluide, mouvements réguliers ;

  • Alternance entre phases de mâchonnement et pauses ;

  • Après la séance : chien calme, détendu, parfois somnolent.


Ces signes traduisent une libération d’endorphines et une détente du système nerveux.

C’est le signe d’un chien qui s’autorégule sainement.


Signes d’inconfort ou de frustration


Tous les chiens n’interagissent pas de la même façon avec une mastication.

Certains peuvent ressentir de la gêne, de la peur ou de la frustration si le support n’est pas adapté :


  • Le chien s’acharne, grogne, tire violemment ou semble s’agacer ;

  • Il abandonne rapidement la mastication sans se poser ;

  • Il la transporte, la cache ou la protège sans l’utiliser ;

  • Il s’excite, aboie, mordille ou cherche à “contrôler” la ressource ;

  • Il la garde sous lui ou s’immobilise, regard fixe et tendu.


Ces comportements traduisent souvent un inconfort émotionnel ou physique : mastication trop dure, trop rare, source de tension ou crainte de la perdre.

L’humain peut alors ajuster le contexte (endroit calme, temps tranquille, absence d’enjeu).


Lire au-delà du geste


Observer la façon dont un chien mastique, c’est comprendre comment il vit ses émotions.

Derrière chaque manière de mâcher se cache un ressenti, une façon d’apaiser ou d’évacuer ce qu’il traverse.


  • Un chien qui mâche après une émotion se régule.

  • Un chien qui mâche frénétiquement cherche à évacuer une tension.

  • Un chien qui mâche calmement apprend à se poser.


Dans tous les cas, la mastication n’est jamais “inutile” :

elle nous renseigne sur l’état intérieur du chien et sur la qualité de son environnement émotionnel.


En résumé


Savoir reconnaître les signaux liés au besoin masticatoire, c’est ouvrir un canal de communication supplémentaire avec son chien.

On ne cherche pas à corriger un comportement, mais à comprendre ce qu’il exprime : un besoin, une émotion, une recherche de réconfort.


Observer, ajuster, respecter : trois mots simples qui transforment une mastication ordinaire en un véritable dialogue silencieux entre humain et chien.


  1. La mastication dans une approche éducative respectueuse


Dans une approche éducative respectueuse, la mastication n’est pas un outil de gestion, encore moins une récompense ou un moyen de “canaliser” un chien.

C’est une activité naturelle, un besoin vital, et surtout un moyen d’expression.


Elle fait partie intégrante du quotidien du chien, au même titre que le sommeil, ou l’exploration.

L’éducateur bienveillant ou l'humain attentif ne cherche pas à “utiliser” la mastication, mais à permettre au chien d’en disposer librement, en ayant conscience des effets qu’elle procure.


Une pratique de coopération, pas de contrôle


Dans un cadre respectueux, on ne donne pas une mastication “pour obtenir un comportement”,

mais pour offrir au chien la possibilité de s’autoréguler.


Cela change tout :


  • On ne récompense pas un calme imposé ; on favorise un apaisement choisi.

  • On ne cherche pas à détourner le chien d’une émotion ; on lui donne un moyen de la traverser sainement.

  • On ne mesure pas la réussite à la durée de mastication, mais à la qualité du calme qui en découle.


La mastication devient alors un acte de confiance réciproque : le chien apprend à se détendre sans pression, et l’humain apprend à observer sans intervenir.


□ La place du calme et de la sécurité émotionnelle


Proposer une mastication dans le calme, sans attente de performance ni contrainte, c’est reconnaître au chien le droit d’avoir un espace à lui, un moment de recentrage.


Le calme ne s’enseigne pas : il se vit, il s’invite.

Et la mastication, lorsqu’elle est respectée, devient un des moyens les plus simples et les plus puissants pour aider le chien à s’apaiser de lui-même.


Un chien qui peut choisir de mastiquer, quand il veut, où il veut, apprend à gérer ses émotions sans dépendre constamment de l’humain.

C’est le premier pas vers une relation fondée sur la coopération et la confiance.


Un outil de lecture pour l’humain


La manière dont le chien mastique, choisit, refuse ou délaisse une mastication nous renseigne sur son état interne.

Observer ces nuances, c’est apprendre à écouter autrement, à lire ce que le chien traverse au-delà des apparences.


  • Lorsqu’un chien ne s’intéresse plus à la mastication, cela peut simplement traduire de la fatigue, un manque de disponibilité émotionnelle, ou un environnement trop stimulant pour s’apaiser.

    Dans ce cas, inutile de le pousser à mâcher : mieux vaut lui offrir du calme et du repos.


  • À l’inverse, un chien qui mastique avec intensité, force ou insistance ne cherche pas “à détruire”, mais à évacuer une tension.

    La mastication devient alors un moyen naturel de décharge émotionnelle, particulièrement utile après un stress, une frustration ou une forte stimulation.


Comprendre cela, c’est déjà accompagner :

il ne s’agit pas de corriger un comportement, mais de reconnaître un besoin et d’y répondre avec bienveillance.


En résumé


Dans une approche respectueuse, la mastication :


  • n’est pas un outil pour éduquer, mais une expression du bien-être ;

  • n’est pas une récompense, mais un besoin fondamental ;

  • n’est pas donnée pour occuper, mais offerte pour permettre.


Elle fait partie de ces petites choses du quotidien qui transforment la relation humain/chien :

  • Moins de contrôle, plus d’écoute.

  • Moins d’attente, plus de compréhension.

  • Moins d’intervention, plus de confiance.


  1. Conclusion : redonner sa place à un besoin vital


La mastication n’est ni un jeu, ni une friandise, ni un outil éducatif.

C’est un besoin fondamental, aussi essentiel que le sommeil, l’exploration ou la communication.

Un besoin qui permet au chien de se réguler, de s’équilibrer, de se sentir bien — physiquement et émotionnellement.


En lui offrant la possibilité de mastiquer librement, sans contrainte ni attente, on lui rend le droit d’être acteur de son bien-être.


Un changement de regard


Changer notre perception de la mastication, c’est aussi changer notre manière de voir le chien.

Ce n’est plus un animal à “occuper” ou à “fatiguer”,

mais un individu capable de se recentrer, de se calmer, de se gérer quand on lui en donne les moyens.


Le rôle de l’humain n’est pas de tout contrôler, mais de créer les conditions favorables : un environnement calme, des supports adaptés, de la variété, et surtout, du respect.


Un pont vers une relation plus sereine


La mastication, dans toute sa simplicité, devient un langage silencieux entre le chien et son humain.

Elle nous invite à ralentir, à observer, à faire confiance.

À comprendre que le calme, l’apaisement et la coopération ne s’imposent pas — ils se cultivent.


En redonnant sa place à ce besoin naturel,

on offre au chien non seulement un moyen de s’équilibrer, mais aussi une reconnaissance profonde de son individualité.


En quelques mots


Mastiquer, ce n’est pas occuper.

C’est vivre, ressentir, s’apaiser, exister pleinement.

Et dans ce simple geste, il y a tout : le corps, les émotions, la confiance, et le lien qui unit le chien à son humain.


Pour aller plus loin


Ce qu’on peut retenir :


  • La mastication n’est pas qu'une activité d’occupation, mais un besoin biologique et émotionnel.

  • Elle favorise l’apaisement, la régulation émotionnelle et la détente du chien.

  • Les supports doivent être variés, naturels et adaptés à chaque individu.

  • Laisser au chien le choix de ses mastications renforce sa confiance et son autonomie.

  • Une mastication respectée, c’est un moment de calme partagé, sans attente ni contrôle.


En résumé


Offrir à son chien la liberté de mastiquer, c’est lui offrir bien plus qu’un os : c’est lui rendre la possibilité de se comprendre, de s’apaiser et de vivre sereinement à nos côtés.

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